Questions existentielles
Dans l’univers symbolique d’une blanchisserie, les corps se déploient,
se manipulent, s’empilent, se déchirent, se ramassent, s’enferment, sont
portés, tirés, aplatis, volent, tombent, résistent à l’image des draps qu’ils ne
cesseront jamais de plier. La scène est nue, seuls de grands draps blancs
rappellent la concrétude d’un quotidien laborieux et industriel. Le spectateur
est ainsi emmené dans la tête des travailleuses en quête d’une existence
aux yeux d’autrui. L’ennui, mais aussi le désarroi de ne pas être remarquées,
pousseront les trois blanchisseuses à tout tenter pour attirer l’attention d’un
homme imaginaire. Cette quête existentielle est mise en abîme lorsque les
interprètes transparaissent derrière leur personnage et se mettent en quête
du regard de leur public. Deux niveaux logiques s’interpénètrent alors pour
donner corps à une problématique propre à chaque être humain.